Intégrer des plantes indigènes dans les massifs de fleurs

L’édition du concours de Wallonie en Fleurs s’est achevée ce mois de novembre, avec la remise des labels.  La ville du Roeulx a partagé quelques-uns de ces aménagements avec une assemblée intéressée et attentive. Pour l’un de ces cimetières, la ville n’a utilisé que des espèces indigènes, se trouvant sur la liste de de la subvention BioverCité. Un résultat très beau qui donne envie de s’attarder sur l’intérêt d’intégrer des plantes indigènes dans les aménagements fleuris. 

Aménagement d’indigènes dans le cimetière de Le Roeulx - Achillée millefeuille (Achillea millfollium), knautie des champs (Knautia arvensis), origan commun (Origanum vulgare)

Tout d’abord, précisons l’appellation « indigène ». Une plante est ainsi nommée lorsqu’elle a toujours ou presque prospéré dans nos régions, et ce sans intervention humaine. Elle est donc adaptée au climat, aux maladies, au sol, bref aux conditions de vie de la région. Plantées au bon endroit, elles présentent une rusticité et une résistance aux maladies. L’idéal même est de vous procurer des plants dans votre région, vous aurez ainsi des individus bien adaptés à votre région. (N’hésitez pas à consulter la liste de artisans du végétal - www.artisansduvegetal.be - ou des pépinières comme Apiflora, Ecoflora, Ecosem, la pépinière de l’asbl « la Framboise masquée », …).

 

Si ces plantes sont subventionnées (pour les communes) c’est qu’elles présentent un intérêt non négligeable pour la biodiversité. En effet, flore et faune ont développé des liens très étroits au fil de l’évolution. L’une et l’autre se sont adaptées et sont devenues étroitement liées à la vie de l’autre. Bien que de nombreuses horticoles ou exotiques (les échinacées, les verveines de Buenos Aires, Rudbeckie, …), ont un attrait et des bienfaits pour la biodiversité, elles peuvent perdre en attractivité. Combiner l’un et l’autre, c’est augmenter l’action en faveur de nos insectes, hautement menacés.

 

Inclure des indigènes dans vos parterres c’est contribuer également à cultiver les esprits des riverains, en les habituant à côtoyer des fleurs autrefois déconsidérées… C’est accompagner au changement qui doit impérativement se faire. 

"Les espaces verts, soustraits maintenant des pesticides, ont un potentiel d’accueil qu’il faut réveiller car chaque espace compte pour lutter contre l’érosion de la biodiversité."

Comme toutes les plantes, il s’agit de planter la bonne plante au bon endroit, chacune ayant des exigences en termes de soleil, d’humidité, de sol… Nous avons épinglé pour vous quelques outils pour vous y aider. Ces outils proposent des listes de plantes sélectionnées pour leurs attraits écologiques et ornementaux. Listes non exhaustives bien entendu ! 

 

En Vendée, le Service Public de l’eau potable du département (Vendée Eau) s’est penché depuis plusieurs années sur l’intégration de la flore locale dans les fleurissements et espaces publics. L’organisme a développé un guide très utile, à destination de leurs collectivités, leur permettant de choisir les plantes en fonction de leur destination (plates-bandes, massifs ou pieds de murs), de leurs exigences (exposition au soleil, humidité, …), de leur durée de floraison, et autres. D’où notre intérêt à le diffuser auprès des gestionnaires d’espaces publics.

 

Voici quelques-unes des vivaces reprises à la fois dans la liste des éligibles à la subvention BiodiverCité et à la fois dans ce guide :

  • Parmi les couvre-sols ou plantes intéressantes pour les pieds d’arbres (plantes de mi-ombre supportant la concurrence des racines) : l’ancolie (Aquilega vulgaris), l’aspérule odorante (Galium odoratum), la petite pervenche (Vinca minor), la violette (Viola odorata), le lamier blanc (Lamium album), le lierre terrestre (Glechoma hederacea)  
  • Différentes plantes pour vos massifs : le calament clinopode (Clinopodium vulgare), le compagnon blanc (Silene latifolia alba), le silène enflé (Silene vulgaris), la consoude officinale (Symphytum officinalis), l’eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), le Caille-lait blanc (Galium mollugo), la grande Mauve (Malva sylvestris), le Millepertuis perforé (Hypericum perforatum), la pulicaire dysentérique (Pulicaria dysenteria) résistante aux variations hydriques, la saponaire officinale (Saponaria officinalis), la succise des prés (Succisa pratensis), l’origan commun (Origanum vulgare), la salicaire (Lythrum salicaria)
  • Des plantes très résistantes à la sécheresse : orpin âcre, orpin blanc, orpin rupestre (Sedum album, acre, rupestre). 

Non détaillée dans ce guide vendéen, mais très utiles pour structurer vos parterres, voici des graminées indigènes : la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la molinie (Molinia caerrulea), l’amourette (Briza media). 

 

L’outil en ligne de l’asbl d’Ecowal vous permettra également d’intégrer des plantes mellifères à vos parterres (horticoles ou indigènes), en sélectionnant la hauteur recherchée, la saison de floraison, l’exposition et le type de feuillage.

 

 

Pour aller plus loin :

Aménagement de vivaces dans la ville du Roeulx

Extrait du guide vendéen 

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Commentaires: 2
  • #1

    Thierry (mercredi, 30 août 2023 21:49)

    Bonjour,

    Votre article est très intéressant , il permet d'ouvrir ses yeux sur les possibilités qu'offrent nos plantes indigènes. Ont trouve également un beau mélange de plantes indigènes le long du chemin de halage du canal Charleroi Bruxelles à hauteur de Roux en ce moment. Je vous signale également que votre lien http://www.artisansduvegatal.be/ est mal orthographié et ne mêne donc nulle part.il faut corriger l'erreur *duveg(a)tal.be*.

    Bien cordialement .

  • #2

    Adalia 2.0 (mercredi, 29 novembre 2023 09:52)

    Bonjour,
    Un grand merci pour votre retour, nous avons corrigé le lien.

    Fleurissement vôtre,