Fiche 2 : Les talus et bords de route


La Wallonie compte plus de 66 000 km de voiries, avec leurs 20 000 ha de talus et accotements enherbés et leurs allées d'arbres, ce qui représente une charge de travail importante pour les services publics. Mais un entretien intensif de ces espaces n'est pas toujours justifié.

Le fauchage tardif est un excellent moyen de gérer les bords de routes. Il est évidemment plus favorable à la biodiversité qu'une tonte fréquente et il permet de gagner un temps considérable.

 

De plus, les bords de routes constituent des couloirs de dispersion pour les espèces. Le fauchage tardif des bords de routes contribue donc au réseau écologique.

 

La méthode consiste à laisser pousser la végétation spontanée et à ne la couper qu'une seule fois par an, entre le 1er août et le 1er novembre. Cela permet à la plupart des plantes d'accomplir leur cycle de vie et donc de maintenir, voire d'augmenter la diversité végétale. Des relevés botaniques effectués par le SPW ont dénombré 762 espèces végétales sur les bords de routes en fauchage tardif, dont plusieurs dizaines d'espèces rares, voire menacées !

Sur l'illustration ci-contre, voyez le bon et le mauvais exemple.

Ce qu'il faut faire :

Il est important de laisser une bande de sécurité tondue régulièrement sur une largeur d'1m environ, afin de permettre le déplacement des piétons. Cette bande tondue peut aussi servir aux automobilistes qui devraient s'arrêter.

 

Le fauchage tardif n'est pas appliqué au niveau des intersections, afin de garantir la visibilité. La notion de "triangle de visibilité" peut être appliquée : la végétation est coupée à ras et tout obstacle visuel est évité à l'intérieur de ce triangle (ou du moins, leur hauteur doit être inférieure à 1m).

 

Pour consulter la fiche de la Wallonie sur les bords de route, cliquez ici.

Ce qu'il ne faut pas faire :

Tondre de manière régulière les bords de voirie, car c'est un coût important et un temps de travail considérable.



Le conseil "PLUS"

En bord de route, les prairies fleuries sont pertinentes aux endroits où un fleurissement est justifié. Par exemple, elles fleurissent très bien les entrées de communes ou les entrées d'agglomération, pour accompagner le panneau de signalisation. Elles peuvent aussi agrémenter un rond-point, un îlot directionnel, un monument, un départ de promenade... Dans ces endroits dispersés, les prairies fleuries ont l'avantage de ne pas nécessiter d'arrosage, contrairement à un fleurissement plus conventionnel.

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Commentaires: 4
  • #1

    Rasson (lundi, 30 mars 2020 11:06)

    Bonjour,
    Pour une bande terre située le long d'un mur (17 m sur 1 m, nord-est), puis-je prendre comme exemple, Fiche 2 : Les talus et bords de route ?
    Merci pour les informations
    Guy Rasson

  • #2

    Vincke (Pierrot) Pierre Pol (mardi, 02 juin 2020 17:39)

    Autour de moi, j'assiste à de multiples actions de tonte des bords de routes et chemins. Ce fut le cas aujourd'hui. Nous sommes le 02 juin. Loin de la coupe une seule fois par an, entre le 1er août et le 1er novembre, telle que prescrite dans votre fiche. Ma Commune, sensibilisée par la quantité de fleurs le long des routes et chemins, n'a tondu, ce 02 juin que les graminées en fleur, épargnant les Dicotylédones. C'est un très bel effort. Mais c'est bien plus large qu'une bande de sécurité de 1 mètre qui est tondue. Que dire des dessertes agricoles ou la bande entre le route et les terres cultivées n'est que de 1 mètre. Comment sensibiliser une commune à vos recommandations ? Sans pour autant donner heurter ceux qui de bonne foi effectuent ces travaux d’entretien. A votre disposition pour tous compléments d’information.

  • #3

    Gabin vion (dimanche, 11 décembre 2022)

    Pourquoi tondre les talus? On a pas assez de CO2? Le réchauffement climatique n'est pas assez rapide? Qu'elle est la plus value d'empêcher les arbres de pousser tout en le faisant avec une tondeuse de deux tonnes? C'est si grave que ça de laisser pousser la seule chose sur terre qui absorbe le CO2? Et a côté de ça tout le monde se scandalise quand les Brésiliens coupent des arbres en Amazonie...

  • #4

    Equipe Wallonie en Fleurs (mardi, 03 janvier 2023 13:58)

    Bonjour,

    Merci pour votre remarque intéressante. Une occasion de préciser pourquoi à ces endroits il est intéressant de privilégier une strate herbacée plutôt qu’une strate arborée. La nature est complexe, et les milieux écologiques (forêt, prairie, marais, …) seront tantôt favorables à telles espèces et tantôt à d’autres.

    Tout d’abord, à ces endroits vous n’obtiendrez pas une « forêt » et son écosystème, mais plutôt un bosquet. La différence est importante, car ces deux milieux ne présentent la même « richesse » en matière de biodiversité ou de services rendus aux humains (ce qu’on appelle les services écosystémique). C’est une confusion qui est souvent faite. Par rapport à votre comparaison à la forêt amazonienne, il est urgent de protéger nos vieilles forêts et d’assurer leur pérennité.

    Ensuite, il faut savoir que les milieux que constituent les prés de fauche tardive comme les bords de routes sont extrêmement intéressant pour la biodiversité. À la fois pour la faune et la flore. On y retrouve des espèces rares et menacées que nous devons soutenir à tout prix. De plus, ils constituent de véritables corridors permettant à des nombreux papillons et autres insectes de circuler dans nos contrées tant fragmentées. Bien sûr cette gestion à un cout énergétique et monétaire.

    Mais d’une part, faucher une fois par an reste bien en dessous de ce que certains particuliers réalisent dans leur jardin. Et d’autre part, il est inévitable que nous investissions dans la préservation de la biodiversité.

    Voilà pourquoi nous devons également préserver des milieux ouverts et les bords de route sont une très belle opportunité d’agir en faveur de la biodiversité.

    Merci de nous lire en tout cas,

    Naturellement vôtre